Aujourd’hui la production de sarrasin, est surtout localisée dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie (Russie, Ukraine, Chine, Biélorussie, Lituanie, Pologne).
La production française de sarrasin s’établissait en 2019 à 75 000has dont la plupart n’est pas destiné à être récoltée mais à servir de couvert végétal. On estime que seuls 10 000has sont destinés à la production de graines. Ces surfaces limitées ne traduisent pas l’importance de cette culture en France au XIXème siècle. Historiquement produit en Bretagne, le sarrasin s’est développé dans les régions limitrophes.
Le sarrasin français a pour débouché unique le marché de la meunerie française. Il ne couvre malheureusement pas tous les besoins de celle-ci et l’import représente la majorité des volumes écrasés.
Cette graine une fois écrasée sert à la confection de pâte pour la réalisation de préparation en alimentation humaine. La cosse non consommable est extraite et est compostée ou sert en paillage des espaces verts.
Une production en culture principale
Le sarrasin a un cycle de production très court de 90-100j. aussi la tentation est de mettre en production cette culture en dérobée après une récolte de céréale. Cependant, la productivité en est fortement affectée pour au moins deux raisons :
- L’offre climatique est trop limitante. En effet, les conditions de semis sont souvent très sèches et la récolte se réalise plus tardivement en automne au risque d’avoir de l’humidité
- La moindre implication des producteurs dans la réussite de cette seconde culture sur la même parcelle la même année
Il est donc important pour optimiser la production et fiabiliser les approvisionnements de cette filière de la produire en culture principale. Le semis se déroule autour du 15 mai à l’aide d’un semoir en ligne. Actuellement 2 variétés sont principalement produites : La Harpe et Zita. L’intérêt de Zita réside dans le fait que sa floraison est déterminée contrairement à la Harpe qui fleurit jusqu’à tard en saison tant que les conditions climatiques le permettent. Zita a également une taille plus importante permettant un triage plus facile des impuretés.
L’itinéraire technique est simple, en dehors du semis, aucune autre intervention n’est nécessaire avant la récolte qui est conseillée en endainage pour permettre une maturité homogène de la culture. En culture principale, il est possible d’atteindre une productivité de 2T/has rendant la culture très rémunératrice. La moyenne de production se situant autour de 1.2T/ha.
Le sarrasin ou l’ami des abeilles
Le sarrasin est une plante de la famille de polygonacées qui ne compte pas d’autre membre cultivé en France. Les fleurs de cette plante ont besoin d’être pollinisées par des insectes butineurs pour être fécondées. A l’approche d’un champ de sarrasin en fleur, il est possible de rencontrer plusieurs espèces de butineurs (abeilles sauvages, bourdons, …). Ces insectes en retirent du nectar pour l’alimentation des ruches. Mais le producteur de sarrasin en retire également un avantage car la productivité est proportionnelle au nombre de fleurs fécondées et il est désormais fréquent de voir des ruches d’abeilles domestiques déposées à proximité des champs en production (4 à 5/has). Leur présence pendant toute la période de floraison qui peut s’étaler sur 4 à 6 semaines est un gage de réussite de la culture.