Longtemps destiné uniquement à l’alimentation animale, le lin est aussi utilisé pour une petite proportion en alimentation humaine en accompagnement de farine de blé pour la confection de pains spéciaux (5-6%). Malgré tout le principal débouché reste l’alimentation animale sous forme de tourteaux de lin extrudé (85%). Une filière de production s’est mise en place depuis le début des années 2000 pour garantir l’approvisionnement de lin français. C’est dans ce cadre que l’association Bleu Blanc Cœur a été créée pour promouvoir les produits animaux issus de cette filière (jambon, œufs, lait, …).
La composition des graines de lin est originale car possédant naturellement des acides gras insaturés de type oméga 3 que l’on retrouve notamment dans les graisses de poissons. Naturellement très riche en huile, le lin oléagineux est historiquement utilisé en finition des bovins à l’engraissement.
C’est aujourd’hui environ 20 000has de lin oléagineux produits en France tous les ans, mais cette surface est juste suffisante pour couvrir les besoins industriels notamment depuis le Brexit et les plus grandes difficultés à se procurer du lin originaire du Royaume Uni.
Les principaux pays producteurs de lin oléagineux sont la Russie, le Canada et le Kazakhstan. La Chine arrive en 4ème position mais autoconsomme sa production. L’Europe importante actuellement près d’1MT de graines de lin tous les ans.
Une culture originale dans l’assolement
La particularité de la production de Lin oléagineux est l’introduction dans l’assolement d’une culture dont la famille ne comprend pas d’autre membre cultivé. C’est une plante au système racinaire pivotant et dont la prospection du sol par les racines et très importante. Il restructure les sols.
Il existe des variétés d’hiver et de printemps, mais sur notre secteur, ce sont les lins d’hiver qui sont majoritaires. Dans les deux cas, c’est une culture peu gourmande en intrants et fertilisants de manière spécifique. Il est peu sensible aux maladies et insectes.
La récolte du lin oléagineux demande une préparation de la moissonneuse. Il faut une lame de scie et des doigts de scie en bon état car la paille de lin est très fibreuse et demande à être bien sectionnée. Il faut également choisir son temps, une après-midi chaude et sèche est le meilleur moment pour réussir une récolte sans souci.
Des progrès génétiques réguliers
Lin d’hiver ou lin de printemps, la recherche variétale est prolifique et permet d’améliorer rendement et résistance aux maladies. C’est une culture encore jeune pour la recherche et l’amélioration variétale progresse fortement tous les ans. La résistance à la verse et aux maladies est un critère de sélection prioritaire car la réduction des solutions phytosanitaires pour cette culture l’impose.
Les rendements ont progressé très fortement ces dernières années avec des gains pouvant aller jusqu’à 20% en comparaison des variétés cultivés dans les années 2000. Outre ces critères, d’autres axes de développement sont visés comme la fertilité et la capacité de ramification.